Postcards from tomorrow
pour orchestre d’harmonie
Poème symphonique • 2021
Difficulté 3 (moyen) • 07:00 • Accademia2008
Instrumentation : Picc(opt), 2Fl(2.opt), Ob, Bsn(opt), EbCl(opt), 3Cl(3.opt), BCl(opt), 2ASax, TSax, BSax, 3Tpt(3.opt), 2Hn, 3Tbn(3.opt), Euph, Tba, DBs(opt) // 4-6Perc (3Timp, SuspCymb, RainSt, SD, 4Toms, Tri, Vbslp, WindCh, BD, Cbsa, T-T, 2Bon, 2TB, CrashC, Tamb, Glock, Clav, Vibra, Xylo, CowB)
Pour composer Postcards from tomorrow, j’ai été inspiré d’une tradition que je trouve poétique : certains enfants enterrent à quelque part une boîte contenant des jouets, des dessins illustrant leurs vœux pour leur futur, qu’ils déterreront une fois adultes. J’ai ainsi voulu élargir l’interprétation poétique de cette tradition : quels sont les vœux que nous voulons pour le futur, quelles cartes postales voudrions-nous écrire à nos petits-enfants ?
J’ai conçu cette pièce en trois mouvements (joués attaca) – chaque mouvement représentant une carte postale ayant une signification symbolique.
I. Abandoned Blockhouses
(Blockhaus abandonnés)
Le titre du premier mouvement fait référence à la guerre et à la capacité de destruction de l’humanité. A une époque où les défis socio-politiques et environnementaux sont aussi importants, il est primordial que nous n’oubliions pas les horreurs du passé : comme des blockhaus abandonnés, les reliques de nos horreurs resteront pour longtemps. Mais il faut avancer.
Le mouvement débute par un passage usant de motifs aléatoires. Le thème de la Terre, qui servira de leitmotiv tout au long de la pièce, y est exposé dès la cinquième mesure. Le thème évolue ensuite en un cri de désespoir en ré mineur (lettre A), précédent une section représentant les horreurs de la guerre, représentées par les motifs agressifs aux percussions et aux cuivres graves. Le motif joué ostinato par les bois et le vibraphone annoncent la dernière section : une fanfare basée sur le Dies Irae grégorien, dont le texte annonce le jour de la colère divine, mais qui est avant tout une demande de pardon pour nos péchés.
II. Pagoda at the lake
(La Pagode au bord du lac)
Le deuxième mouvement s’inspière de la pagode, monument religieux abritant les reliques de personnages sacrées dans certains cultes asiatiques. Ceci pourrait ainsi symboliser le fait que l’humanité, pour pouvoir faire face aux défis auxquels elle est confrontée, pourrait avoir besoin de rechercher ses racines et de se poser la question des choses importantes dans son histoire.
Ce mouvement se veut calme et apaisé : il est ainsi constitué d’un matériau musical simple et met en évidence certains solistes de l’ensemble. Il suit en outre une structure en arche (ABCBA), rappelant l’architecture harmonieuse de la pagode.

III. Building up the bridges
(Construire les ponts)

Le troisème et dernier mouvement est un appel à l’espoir. Une fois notre passé remémoré, il est temps de faire face aux enjeux globaux et de construire les ponts qui nous mèneront à un monde meilleur. Il s’agit là des cartes postales que je voudrais envoyer à nos petits-enfants (Postcards for tomorrow), mais surtout, je suis convaincu que ce sont ces cartes postales-là que les générations futures voudront recevoir (Postcards from tomorrow).
L’ostinato de vibraphone et le motif rythmique exposé dès les spremières mesures servent de “pont” entre les différentes sections du mouvement, impliquant une forme rondo évoluant au fil des répétitions. Les deux premières sections reprennent le matériau musical des mouvements précédents et conduisent à une dernière répétition du pont, plus funky, avant un final héroïque.
En juillet 2021, cette pièce a remporté le premier prix du concours de composition « La Bacchetta d’Oro » dans la section B (prix Benito Pica) et est publiée aux éditions Accademia 2008.